Un Nutri-Score environnemental contre le changement climatique

« Pourquoi et comment embarquer le consommateur vers la transition environnementale ? » C’est l’une des questions posées par la neuvième édition du think-tank agroalimentaire Les Echos-Le Parisien. Réunis le mardi 4 juillet 2023 à Paris, une dizaine de membres ont énuméré leur vingt et une recommandations pour « changer de braquet » face à l’urgence climatique. Parmi ces propositions figure la création d’un score environnemental pour responsabiliser le consommateur.

L’idée d’un nouvel étiquetage est « intéressante » juge Marc Fesneau

« Maillon ultime de la filière alimentaire, le consommateur porte, par ses choix, une responsabilité importante dans la décarbonation de son assiette et, plus largement, dans la transition environnementale. » C’est avec ces mots qu’Olivier Dauvers, directeur du think- tank agroalimentaire, a présenté l’un des « cinq grands chantiers » au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, venu échanger.

« Il faut montrer au consommateur qu’il y a un sens à ses achats, qu’il a un pouvoir sur la transition », poursuit-il, insistant sur l’importance de l’éclairer de manière objective. Pour ce faire, le cercle de réflexion propose notamment de créer un scoring environnemental des produits alimentaires à l’image du Nutri-Score.

« C’est une idée intéressante, a réagi Marc Fesneau. Mais on doit le penser à l’échelle européenne pour que la France ne soit pas seule avec ses initiatives. Et attention à ne pas perdre le consommateur avec trop d’étiquetages. »

Système U et InVivo prêts pour un label européen

Pour mettre en place ce nouveau score environnemental, la trentaine de membres qui composent le think-tank agroalimentaire 2022-2023 insistent sur le rôle à jouer collectivement par les organisations professionnelles. Comme « il ne peut y avoir d’obligation d’affichage environnemental sur les produits, eu égard aux règles européennes », industriels et distributeurs doivent « encourager en leur sein l’adoption du scoring ».

Un appel entendu par Dominique Schelcher, président-directeur général de Système U. « Nous le faisons déjà pour le Nutri-Score. C’est une bonne chose, ça nous oblige à retirer des produits de la catégorie C et ça change le comportement des consommateurs. Mais il faut le leur expliquer, il faut de la pédagogie. »

Même engouement du côté d’InVivo, qui veut faire de ce scoring environnemental le premier label du type à l’échelle européenne. Et le directeur général Thierry Blandinières d’insister : « Plutôt que de le faire à l’échelle d’une filière, il faut embarquer un maximum d’agriculteurs. On a su financer la transition biologique, on pourrait financer la transition climatique ensemble. »